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EOLIEN EN MER : DEBAT PUBLIC Jusqu’au 26 avril pour donner votre avis

Updated: Jul 13





Dans le contexte des débats publics qui s’ouvrent sur l’énergie, l’ADLJ, vous fait part de son point de vue concernant le développement de l’éolien en mer :

 

Le milieu marin n'est pas en bon état aujourd'hui, son mauvais état est directement lié aux pressions des activités humaines actuelles, comme l’ont illustré les récentes tempêtes qui ont charrié sur nos côtes de nombreux microplastiques. L’impact de l’éolien en mer va donc se cumuler avec les impacts existants. Pourquoi ne pas investir dans une production d’énergie décentralisée, proche du lieu de consommation, au lieu de construire des parcs centralisés dont une partie de la production sera perdue lors du transport ? Par exemple, il existe de nombreux modèles de petites éoliennes individuelles silencieuses que les pays voisins ne se privent pas d’utiliser grâce à une réglementation adaptée.

 

Analysons ci-dessous les projets d’éoliens marins :

En janvier 2024, l’équipement éolien de la France est à la fois tardif et ambitieux : est projetée une puissance générée de 50 000 Mégawatts (MW) en l’an 2050.

Avec la technologie utilisée de 6 MW unitaires, un parc éolien marin de 80 unités produit, au maximum, 480 MW, soit moins de la moitié d’un réacteur nucléaire.

Avec la technologie utilisée de 8 MW unitaires, un parc éolien marin de 62 unités produit, au maximum, 496 MW (488 MW avec 61 opérationnels), soit moins de la moitié d’un réacteur nucléaire.

 

Sont prévus en mer, et mis au débat, sept parcs éoliens nationaux, soit une puissance maximale de moins de trois réacteurs et demi.

 

Pour mémoire, les pics de consommation électrique nationale en janvier 2024 avoisinent 80 000 MW, couverts à plus de soixante pour cent par les réacteurs nucléaires.

Les parcs de la façade atlantique sont tous situés sur notre plateau continental qui est étroit, ce qui limite leur éloignement de la côte, augmentant ainsi leur visibilité pour les communes riveraines de celle-ci. Lesdites communes ne disposent pas de droits sur l’électricité produite car n’étant pas propriétaires des fonds marins attenants.

L’absence de plateau continental en mer Méditerranée n’y permet que l’éolien flottant, encore expérimental.

 


 

Exemple du parc Yeu-Noirmoutier :

Après que le Conseil d’État a débouté les opposants, le chantier a débuté en décembre 2023 :

Un navire spécialisé plante, en préalable, dans le sol sous-marin les supports de la station électrique marine vers laquelle convergeront tous les câbles provenant des 61 éoliennes prévues. Par la suite, les 61 fûts d’acier de 9 000 tonnes des éoliennes seront successivement plantés dans le fond marin.

 

Comme pour les autres parcs français, on reproche à ce parc une technologie qui serait déjà obsolète pour ses générateurs de 8 MW (6 MW à St Nazaire), au lieu des puissances de 12 et 16 MW utilisées à l’étranger, comme, par exemple pour le projet Dogger Banks dont la première tranche de 1 200 MW vient d’être livrée à 130 km à l‘Est des côtes anglaises, pour un total prévu de 3600 MW (soit trois réacteurs nucléaires).

 

Depuis cette station électrique du parc Yeu-Noirmoutier, la production sera acheminée à terre en courant alternatif par trois câbles. Chacun sera enterré dans une tranchée individuelle du sol marin, bien séparée des autres pour limiter les pertes de puissance.

A comparer avec les derniers parcs étrangers mis en service, où le transport est réalisé en courant continu, par deux câbles de moindre diamètre, placés dans la même tranchée. Cette technologie (poste en mer convertissant le courant alternatif provenant des éoliennes en courant continu, pour ensuite l’acheminer vers la terre, où il sera à nouveau converti en haute tension pour être injecté sur le réseau) sera celle adoptée pour les parcs de puissance installée supérieure à 0.6 GW. Autre contrainte : il n’est actuellement pas possible, d’un point de vue technique, d’envisager un poste en mer flottant, ce qui impose de poser ce poste en mer au fond, soit à 100m de profondeur tout au plus ; ceci a tendance à rapprocher les éoliennes de la côte, pour ne pas allonger les 61 liaisons éoliennes-poste en mer au-delà de 20 kms.

 

D’après les études d’impact commandées par le promoteur, les faune et flore marines, perturbées lors du chantier, recoloniseraient rapidement les lieux.

Les mammifères marins, eux, sont surveillés afin qu’ils n’endommagent pas leurs capacités auditives en s’approchant trop des sources de bruits impulsionnels du chantier (chocs associés à l’enfoncement des fûts, …).

En ce qui concerne la faune volante, le recensement des dommages est difficile car les victimes de collision coulent. Néanmoins, ont pu être recensés sur la plateforme de l’éolienne flottante expérimentale au large de Le Croisic, des impacts de chauve-souris. Au grand étonnement des chercheurs, ces animaux migraient nuitamment d’île en île !

Ces aléas sont communs aux éoliennes marines et terrestres. Pour minimiser l’impact sur les chiroptères, il faudrait n’activer les pales qu’à partir de 40 km/h de vent, quand ces animaux cessent de voler.

 


 

Aspect financier :

Les parcs éoliens marins n’attirent plus les investisseurs car le coût de production du MWh, fixé à 15 Euros, ne devient plus rentable.

Ces générateurs sont d’autant plus gourmands en métaux rares que leur puissance augmente. Les projets d’éoliennes de plus de 250 mètres de hauteur (environ 80 étages !) sont arrêtés.

Pour une éolienne marine de 6 MW, le coût d’installation individuel serait de 25 Millions d’Euros. Sa durée de vie prévue est de 23 ans.

De plus, le parc de St Nazaire, par exemple, nécessite une station de maintenance regroupant, à La Turballe, outre des navires d’intervention, 130 techniciens hautement spécialisés dans ce métier à risque.

 

Pour finir, ces parcs de production sont souvent éloignés des lieux de consommation, exigeant une refonte globale du réseau de transport de l’énergie produite, pour un coût estimé à plus de 200 Milliards d’Euros !

 

Au large des côtes vendéennes

 

Jusqu’au 5 mars dernier n’était connu que le seul projet de parc éolien entre Yeu et Noirmoutier, comprenant 61 éoliennes ancrées au fond, mis au débat de la CNDP (Commission Nationale du Débat Public) depuis novembre 2023, pour une mise en service envisagée vers 2025 !

Le 6 mars, l’Etat a mis en avant, auprès des élus des territoires, une carte des zones propices au développement de l’éolien en mer dans les prochaines années. Cette carte présente (totale nouveauté !) une zone étendue, située principalement au large (moins de 15 kms) de Saint-Gilles et Les Sables d’Olonne, et descendant très au sud. Les éoliennes pourraient s’avérer distantes de 25 à 50 kms du Havre du Payré, et se trouver très (trop) souvent visibles de ce potentiel Grand Site de France.

Cette publication a suscité un tollé général auprès des élus de tous bords, soulignant « un débat public déjà très mal engagé », « le mépris de l’Etat », « certains zonages frôlant l’indécence ». Certains élus ont même demandé à ce que soit privilégiée l’étude de projets flottants (plus éloignés des côtes), alors même que le dérèglement climatique en rend le devenir fort délicat à assurer ! La publication « organisée » de cette carte, alors qu’un débat public est en cours et doit se finir vers la fin avril, présage-t-elle de l’escamotage de ce débat, dans une situation dominée par une nécessaire précipitation, liée à l’atteinte de critères « énergies renouvelables » de l’Union Européenne ?

 

Un espace marin et littoral utilisé par nombre d’activités

 

De façon générale, plus ou moins fortement selon les secteurs géographiques, de multiples activités peuvent intervenir :

-         Activités aquacoles (pêche et aquaculture),

-         Activités de défense (protégé par le secret de la défense nationale),

-         Activités portuaires et transport maritime,

-         Activités câblières,

-         Construction navale et nautique,

-         Extraction de granulats marins et dragages,

-         Activités touristiques,

-         Plaisance et loisirs nautiques,

-         Energies maritimes renouvelables (EMR)

Il est clair qu’une telle diversité ne peut que conduire à des compromis pour réussir un usage « équilibré » de la mer et du littoral.

 

En conclusion :

 

L’idée de réduire les impacts, notamment en choisissant de développer plus au large l'éolien flottant, qui n ‘en est pour l’instant qu’au stade expérimental, permettrait-elle de réduire les impacts ?

Il est fort à craindre qu’il n’en soit rien, avec le réchauffement climatique, il y aura plus d'énergie dans l’atmosphère, ce qui amènera à nos latitudes, des phénomènes météorologiques extrêmes comme des cyclones ou de fortes houles.

Ce qui rend très incertain les projets d'éoliennes flottantes en mer, et plus généralement les projets d'éoliennes en mer, qui risquent de ne résister ni à des vents cycloniques ni à des houles de forte amplitude, mais leur construction laisserait un impact de grande importance sur la biodiversité et les fonds marins creusés pour l’implantation des socles nécessaires à leur fixation et des nombreuses tranchées réalisées pour le passage des câbles de transport d’énergie.

Les manœuvres de l’Etat, qui ressemblent fort à un passage en force, n’y changeront rien !

 

 


 

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