Paru dans les Echos, le 25 mars 2023
- adljvendee
- Apr 6, 2023
- 2 min read
Updated: Feb 11
En Vendée, l'Association de Défense du littoral jardais alerte les autorités sur le grignotage de la foret protégeant la frange littorale de l'érosion et du réchauffement climatique et l'apparition d'espèces invasives.

Vous pouvez retrouver la totalité de l'article sur le lien suivant
LIRE AUSSI Par Olivia Bassi :
Publié le 25 mars 2023 à 13:45
AI002. C'est le numéro de la parcelle de la discorde. Situé à Jard-sur-Mer en Vendée (2.600 habitants à l'année), ce petit bois de 3.000 m2, dit du Plumat, a été « débroussaillé » par la municipalité, propriétaire des lieux, pour y aménager 5 lots à construire. Au grand dam des riverains et de l'Association de Défense du Littoral Jardais. En cause, la destruction du couvert végétal dunaire fait de jeunes chênes verts qui protègent les pins maritimes de l'exposition aux aléas météorologiques marins.
Cette forêt forme en effet un rempart contre l' érosion de la frange littorale et le réchauffement climatique. « C'est un très mauvais signal envoyé par la mairie aux nouveaux résidents de la commune, dénonce l'ADLJ. On laisse penser aux habitants que l'on peut abattre impunément le couvert végétal fait d'yeuses, un chêne ras endémique présent depuis 7.000 ans et qui contribue à préserver le trait de côte et la biodiversité ».
Et, selon l'association, l'application des Lois Alur ou Elan dans les communes littorales boisées - qui autorise la division des parcelles à lotir jusqu'à 300 m2 - ne fait qu'accélérer le phénomène. Selon l'observatoire départemental de Vendée, la commune qui compte 60 % de résidences secondaires affiche la part de surface artificialisée la plus élevée de Vendée grand Littoral (29 % contre 8 % en moyenne sur le territoire de la communauté de communes).
Espèces invasives
Alors que le département a un taux de boisement inférieur à 10 % (l'un des plus faibles de France) contre une moyenne nationale de 31 % et mène une campagne massive de reboisement d'1,1 million d'arbres, ces pratiques ont de quoi surprendre.
L'association interpelle aussi le département sur le fait que l'ONF effectue des coupes d'entretien et des coupes rases sur les parcelles de forêt littorale domaniale qui mitent le couvert boisé de chênes verts qui protègent les pins et les sols. De ce fait, la percée du soleil est plus importante, ce qui favorise la pousse d'espèces invasives comme le robinier, un épineux au feuillage caduc. Originaire d'Amérique du Nord, ce dernier appauvrit le sol et n'apporte pas le même rempart contre les phénomènes météorologiques marins.
Face à ces menaces de désertification de la forêt littorale et pour résister à la pression immobilière, L'ADLJ demande des mesures de protection des zones boisées de la commune. Dont le classement en zone non constructible et espace naturel sensible dans le prochain PLUI en cours d'élaboration ou encore des amendements aux lois Alur et Elan permettant d'arrêter la politique des dents creuses sur ces zones.
Olivia Bassi
Comentários